Synthèse séance 9
Sommaire
Édition scientifique
Carte des connaissances
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Notions:
Définition
Synthèse séance 9
L'évaluation de la recherche permet la légitimation des éditions scientifiques
Le libre accès renouvelle la fonction éditoriale
La surabondance des contenus engendre l'économie de l'attention
Les moteurs de recherche éditorialise le contenu grâce à des algorithmes
Le domaine de l'édition scientifique cherche à rendre public et accessible une œuvre. L'édition peut être définie selon trois dimensions[1] :
- La dimension économique : l'édition demeure une activité économique dans la mesure où lors du processus d'édition, des fonds sont mobilisés pour financer la publication de l’œuvre.
- La dimension scientifique : l'édition peut déjà s'apparenter à un travail scientifique en ce qu'elle inclut un travail de mise en forme de la matière littéraire, mais elle participe également par les successives publications qu'elle porte à la circulation des idées dans le domaine de la recherche scientifique.
- La dimension sociale : en tant qu'elle permet la publication et donc la connaissance par le public d'idées, l'édition s'insère dans les débats de la société.
Glissement de la fonction et présence dans l’écosystème du web
Les valeurs, outils et modèles de l'édition traditionnelle se trouvent changés lors du passage vers l'édition numérique. Dans ce nouveau mode d'édition, la présence des ouvrages est alors moins régie par des éditeurs que par les navigateurs du web, les plateformes de publications ou les moteurs de recherche, qui sont en effet devenus les intermédiaires permettant la diffusion du contenu de l'ouvrage. Pour ce qui est la popularité de l'ouvrage, il est peu révélateur de penser en fonction du nombre d'exemplaire : dans l'espace numérique, l'économie de l'attention permet de connaître la popularité d'un ouvrage. Ce changement de paradigme voit l'apparition de phénomène comme celui de la longue traine. La fonction éditoriale elle-même se trouve changée : l'éditeur perd de son contrôle et également de son statut.
D’un point de vue épistémologique, les pratiques d’écriture et de lecture propres à la recherche sont modelées par l’édition scientifique. Les intellectuels sont en mesure de s’approprier les contenus en recoupant les informations pour faire avancer la recherche. En parallèle, le rôle de l’éditeur a une incidence sur ce qui est écrit par les auteurs et sur les modèles éditoriaux qui tendent à être renouveler.
Autorité scientifique
Les anciens modèles de légitimation se sont transposés au monde du numérique. Caractérisé par plusieurs transitions et évolutions, l'autorité d'une publication est un sujet de plus en plus important et se divise en quatre points.
- Premièrement l'accélération du rythme de communication. L'édition numérique permet de contourner les délais considérables de l'édition papier. Les chercheurs peuvent publier les résultats de leur travaux beaucoup plus rapidement tout en répondant à un besoin de communication grandissant.
- L'équilibre documentaire transitionne vers un format plus court au détriment de la monographie. Cette fragmentation du contenu de recherche reformule les modèles que nous avons maintenant. Autant à cause du rythme de publication plus élevé, qu'à cause d'un besoin empirique.
- Troisièmement, la mise en valeur d'un travail collectif. La plate-forme numérique est parfaitement conçu pour un travail coopératif et permet d'inclure un plus grand nombre de chercheurs.
L'autorité scientifique est de moins en moins liée à la chaîne éditoriale d'autrefois. Elle change afin de répondre aux pressions et changements engendrés par le numérique. L'évaluation de la recherche passe de l'éditeur à l'auteur et ce dernier peut publier quasi-librement. L'action de publication elle-même n'est plus un problème ni un ralentissement. La vitesse de rédaction et de communication jumelé à un court format génère un nombre considérable de publications et le poids collectif d'un texte lui donne de l'autorité tout autant qu'il justifie sa publication.
Problématiques
Surabondance des contenus
Dans le domaine scientifique, une offre abondante de publications est mise à la disposition des lecteurs. Cette politique de libre accès engendre un renouvellement de la fonction éditoriale. La légitimation du contenu n'est plus uniquement réalisée par l'éditeur, mais aussi par les intellectuels qui occupaient initialement un rôle de lecteur. En effet, l'évaluation de la recherche est un processus qui devient indispensable dans ce contexte de surabondance, puisque la qualité d'un ouvrage scientifique est déterminée non seulement par son édition, mais aussi par l'évaluation par les pairs. Malgré la masse de contenu disponible, le consommateur souhaite se retrouver rapidement au sein de la panoplie d'informations. Le temps investi par le lecteur devient donc extrêmement précieux et cette nouvelle valeur engendre le phénomène d'économie de l'attention.
Éditorialisation
Les éditions numériques de contenu scientifique sont disponibles par l'entremise des moteurs de recherche. Ainsi, l'information présentée aux lecteurs est sélectionnée en fonction d'algorithmes. Les moteurs de recherche s'approprient alors le rôle d'éditeur en assurant l'éditorialisation de contenus scientifiques accessibles sur le web. La visibilité d'une publication au sein de la surabondance d'information dépend donc de l'ordre d'apparition déterminée automatiquement. En ce sens, le contenu présenté en premier n'est pas forcément le plus légitime, mais simplement le plus cité dans l'écosystème numérique.
Références
- ↑ définition tirée de MOUNIER, Pierre. L'édition électronique : un nouvel eldorado pour les sciences humaines ? In : Read/Write Book : Le livre inscriptible [en ligne]. Marseille : OpenEdition Press, 2010 (généré le 27 novembre 2017). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/oep/169>. ISBN : 9782821809529. DOI : 10.4000/books.oep.169.