Synthèse séance 5
Principes de l'édition numérique
Sommaire
La carte de connaissances
Notions:
- Édition continue dans l'édition en réseau
- Publication
- Fonction d'appropriation (liée Fonction éditoriale)
- Navigateur
- Référence au socle commun Texte commun
Chaîne Éditoriale
Traditionnellement, l'édition de l'objet du livre s'inscrit dans une production relativement linéaire. Or, cette façon de concevoir le livre change dans un environnement numérique où le livre et son contenu suivent une progression réticulaire. Les instances de production interviennent à différents niveaux dans une temporalité plus libre. Il faut aussi souligner le rôle actif des lecteurs qui, en édition de réseau ayant lieu de façon continue, s'investissent eux aussi dans le processus très large de l'édition en modifiant le texte. Ce dernier, par ailleurs, demeure accessible à l'auteur et l'éditeur s'ils désirent effectuer facilement des changements ce qui n'était pas possible auparavant. Le texte n'est donc jamais figé; le numérique offre une possibilité d'amélioration constante. L'édition continue souligne la particularité du texte numérique: on ne parle plus de réédition comme c'était le cas en édition classique.
La chaîne éditoriale est le processus qui transforme un manuscrit en texte publiable et diffusé, elle implique donc différents acteurs. L’auteur et l’éditeur atteignent leur but avec l’aide d’un agent, d’un imprimeur, d’un diffuseur, d’un distributeur et des points de vente. La chaîne éditoriale est un travail qui s’exécute sur plusieurs fronts; elle inclut, entre autres, la structuration du texte, l’élaboration de modèles et, dans un contexte numérique, la conversion de fichiers. Elle assure aussi le stockage des documents. [1] La chaîne éditoriale permet aux intervenants de se spécialiser dans différents domaines: le fond et la forme, par exemple, sont travaillés séparément. Le numérique facilite le travail de la chaîne éditoriale en offrant des outils comme des feuilles de style ou la possibilité de multiplier les formats de publication. Or, il bouscule aussi la chaîne traditionnelle, car dans une ère de technologies, il semble essentiel que les différentes étapes de la chaîne éditoriale puissent fonctionner de façon indépendante. Les changements ont lieu rapidement; la chaîne doit être flexible et permettre des modifications.
Transformation de la fonction éditoriale avec le numérique
Si ces trois fonctions ont été fondamentalement prises en charge par des maisons d'édition dans les derniers siècles, il n'est pas intrinsèquement nécessaire que l'instance éditoriale soit systématiquement identifiée avec ces institutions[2].
Actuellement, la chaîne éditoriale vit de grands bouleversements dans ses fondements principaux, qui étaient alors stabilisé depuis le milieu du 20e siècle. L’accélération des technologies et du nombres de supports disponibles ont grandement transformé les principales fonctions éditoriales. Ces chamboulements n’opposent pas l’édition traditionnelle à l’édition numérique. C’est uniquement que cette dernière prend en considération les technologies numériques, ainsi que les fonctions traditionnelles de l'édition ne sont pas uniquement réservées aux grandes maisons d’éditions du siècle dernier. Outre les nouvelles technologies, l’édition numérique propose le concept d’édition continue. En effet, les supports disponibles permettent maintenant au texte de se renouveler au gré de son auteur, sans être ralenti par un processus de production imprimée. Le texte est alors liquide, toujours en mouvement.
Un autre changement majeur de la fonction éditoriale avec le numérique est le processus de légitimation des écrits. Autrefois assurée par les éditeurs, qui établissaient alors la qualité et la fiabilité d’un texte en le publiant, cette fonction ne leur est plus réservée avec le numérique. Cela force l’industrie à reconstruire les procédés de légitimations et de validations des contenus de manière différente. Dans cette reconstruction, il faudrait éviter certains écueils, tel que la falsification du contenu, grandement présente sur le web.
Également, la pérennité des supports disponibles avec l’édition numérique, qui n’était pas présente avec le livre papier, met à jour un nombre de questions: une fois qu’un support jugé désuet et n’est plus supporté par les logiciels, comment avons-nous accès au texte? Quels formats utiliser pour archiver ces fichiers? Fichiers libres ou propriétaires? Cette médiation technique forcée par le contexte doit être prise en compte dans le choix des nouvelles instances d’éditions.
Pour conclure, l’éclatement des fonctions éditoriales traditionnelles amène une nouvelle fonction, celle d’appropriation des contenus dans le cadre du numérique. Cette appropriation amène son lot de nouvelles responsabilités au rôle d’éditeur, et rends aussi disponibles de nouvelles actions aux lecteurs. Dans ce contexte, elles peuvent autant être individuelle que collectives.