Grande conversation scientifique

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Définition

L'idée de grande conversation scientifique est un idéal de la communication scientifique optimale, conceptualisé notamment par Jean-Claude Guédon, enseignant et chercheur à l'Université de Montréal, et militant du libre accès.

Selon lui, la capacité d'échanger, de communiquer entre savants, le fait de partager découvertes, études, résultats est crucial au développement de la science et de la technologie. Un travail scientifique ne vaut que s'il est confronté aux critiques des pairs, aux évaluations qui permettent de confirmer, de relativiser, d'enrichir ou de démentir les résultats. C'est ainsi que la science progresse, construite sur la base de travaux antérieurs.

La valeur est dans la circulation : "La recherche, sans exposition à l’examen critique des pairs et même du public, ne veut rien dire" (Guédon)

Guédon se place dans une tradition historique qui a vu les chercheurs communiquer entre eux, le plus souvent par courrier, jusqu'à ce que l'imprimerie multiplie les capacités de diffuser les résultats de la recherche savante. Le processus de mécanisation, voire d'industrialisation, a permis le développement de livres, puis de revues savantes, augmentant le nombre de lecteurs

Les revues savantes sont devenues la plateforme par excellence de la communication scientifique, tandis que les sociétés savantes offraient des lieux pour alimenter la conversation, les rencontres entre scientifiques d'un même domaine (en mathématique autant qu'en sciences humaines), voire de domaines différents.

Intérêt à créer une circulation vertueuse, la plus libre possible des informations, des recherches...


La grande conversation et l'édition

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, cette conversation a été peu à peu prise en main par des maisons d'édition qui ont soutenu le développement de la communication scientifique, mais en la subordonnant à une recherche de profits. Selon Guédon, la récupération de revues savantes par le secteur mercantile est un dévoiement de.

La question de la prise en charge du coût de la recherche scientifique, et du coût de sa dissémination, est une problématique complexe, mais selon Guédon, la circulation la plus libre possible doit prévaloir :

"Cette mise à disposition (du savoir) comporte évidemment un coût qui doit être pris en charge d’une manière ou d’une autre, mais cette prise en charge financière n’est nullement synonyme de commerce. Que le commerce se soit immiscé dans la communication scientifique et/ou savante ne peut être nié, mais partir de cette constatation pour en déduire que le format « marchandise » est nécessaire aux publications savantes constitue un saut dont l’illogisme est évident."

Les tenants du libre accès livrent bataille pour le retour à une circulation optimale des revues savantes.

Le fair use - L'exception pédagogique


Les enjeux du numérique

Internet et le web ont été fondés par des chercheurs sur la simple idée de rendre accessible des documents scientifiques et des protocoles d'un ordinateur à un autre. Leur développement, selon une éthique scientifique de partage ouvre la possibilité de restaurer les conditions optimales de cette Grande Conversation, mais la bataille est vive entre chercheurs, institutions, éditeurs, militants du libre accès, tant les intérêts sont divergents.



Le libre accès vs l'institution

Le libre accès vs la marchandise

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Biographie | Webographie

Jean-Claude Guédon,

https://vimeo.com/153781162