Plans de réflexion : Différence entre versions

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Version du 9 février 2016 à 15:02

Définition courte

Les plans de réflexion sont les multiples situation de pliage de l'Être sur lui même.

L'il y a et la réflexion

Au début, disais-je, il y a quelque chose tout autour. Voilà la première hypothèse sur le monde. Pour être plus précis il faudrait se limiter à dire : « il y a ». Parce que tout autre mot ne serait pas justifiable : parler de « quelque chose » présuppose d’avoir déjà identifié des choses, d’être capable de faire la différence, d’avoir donc déjà structuré ce qu’il y a. Et, comme je l’ai souligné, dire qu’il y a quelque chose « tout autour » présuppose que l’on se soit déjà rendu compte de moi, du point qui sert de repère à ce « tout autour ». Mais ce n’est pas le cas. Il n’y a pas encore de moi, ni de question sur le moi ; il n’y a pas un point autour duquel il y a des choses, il n’y a pas des choses. Tout simplement, il y a.

On se rend vite compte de l’insoutenabilité de cette condition : nous sommes privés de notre langage, nous ne pouvons pas rester dans ces limbes. L’idée d’un « il y a » tout seul nous répugne. Très rapidement nous précisons : il y a des choses. Il y a une table, une chaise, un ordinateur, mais il y a aussi un bruit, une odeur de cuisine, une chaleur ou une fraicheur, du vent ou pas, de la lumière. Voilà le monde. Faisons, tout de même, une remarque. Pour sortir de l’écueil de l’« il y a » brut, il a fallu une opération qui sera donc une caractéristique fondamentale de ce que j’appelle « monde » : une opération de repliement. Je m’explique.

L’« il y a » est un état d’indifférenciation, comme un grand magma. Pour que les choses apparaissent, on a besoin d’une sorte de miroir dans lequel ce magma se reflète renvoyant une image structurée, différenciée. C’est là que les mots et les identités peuvent apparaître. Pour qu’il y ait une table, il faut qu’il y ait un dispositif qui extrapole cette table du magma de l’« il y a ». C’est comme si on avait besoin d’un plan différent de celui de l’« il y a », pour disposer les choses, les distinguer, les nommer. C’est grâce à ce plan où l’« il y a » se miroite que le monde se fait.

On comprend facilement que cet « il y a » brut n’est qu’une abstraction, une hypothèse imaginaire qui peut servir pour expliquer le fait que finalement il y a des choses. L’« il y a » brut n’existe pas. Il y a des choses et le monde est donc le fruit d’une opération de repliement, ou mieux de réflexion : ce qu’il y a, ce sont des plans où se distinguent les choses.