Étant donnée : Différence entre versions

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''Elle'' est construite à partir de la femme abandonnée sans visage, observée en plein jour de l’œuvre de Marcel Duchamp. « Vous » est le voyeur. Avec Étant donnée, ces deux personnages sont placés alternativement dans la position du voyeur ou de la regardée sans visage tous comme le font les dispositifs numériques.   
 
''Elle'' est construite à partir de la femme abandonnée sans visage, observée en plein jour de l’œuvre de Marcel Duchamp. « Vous » est le voyeur. Avec Étant donnée, ces deux personnages sont placés alternativement dans la position du voyeur ou de la regardée sans visage tous comme le font les dispositifs numériques.   
  
''Elle'' est aussi la femme qui est née de l’exploration de bases des données, de tâtonnements dans diverses études et d’errances multiples dans des sites web. ''Elle'' est née de statistiques, sa vie fut créée et chroniquée à partir des écritures numériques « sociales » récoltées sur elle. Elle est née lors du projet Simple Appareil de Cécile Portier dont le but était de raconter la vie de cette personne de façon exhaustive à partir de tout ce qui l’enregistre et la classifie. C’est-à-dire son sexe, son âge, sa localisation, son comportement d’achats, sa consommation téléphonique, sa navigation internet, ses mouvements enregistrés dans les caméras de surveillance. ''Elle'' a disparue, on ne la retrouve que plus tard, toute seule dans un champ, nue en plein jour. Le projet Étant donnée commence à ce moment où on ignore tous de son antériorité.  
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''Elle'' est aussi la femme qui est née de l’exploration de bases des données, de tâtonnements dans diverses études et d’errances multiples dans des sites web. ''Elle'' est née de statistiques, sa vie fut créée et chroniquée à partir des écritures numériques « sociales » récoltées sur elle. Elle est née lors du projet Simple Appareil de Cécile Portier dont le but était de raconter la vie de cette personne de façon exhaustive à partir de tout ce qui l’enregistre et la classifie. C’est-à-dire son sexe, son âge, sa localisation, son comportement d’achats, sa consommation téléphonique, sa navigation internet, ses mouvements enregistrés dans les caméras de surveillance. ''Elle'' a disparue, on ne la retrouve que plus tard, toute seule dans un champ, nue en plein jour. Le projet Étant donnée commence à ce moment où on ignore tous de son antériorité.<ref>https://www.kisskissbankbank.com/etant-donnee</ref>
  
 
=="Vous"==
 
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Version du 29 décembre 2017 à 17:31

Le projet

Le projet Étant donnée de Cécile Portier est un projet présenté sous forme de site Web qui propose une fiction transmédia interactive centrée sur une réflexion autour de la trace numérique. Ce projet fut créé à partir d’une fable proposée par Cécile Portier et ce sont ensuite greffé des œuvres, des textes, des compositions, etc. de divers artistes pour enfin être proposer comme une tout sur un site Web.

Le fil conducteur du récit est l’interface qui se présente sous la forme d’une carte interactive où le lecteur peut naviguer entre les différentes séquences de l’intrigue comme sur une interface de cartographie en ligne. L’intrigue fait intervenir deux personnages indéfinis : « elle » et « vous », le lecteur-spectateur. « Elle » vient proposer une autre explication sur ces données numériques qui nous rendent chaque jour un peu plus « transparents » tandis que « vous » est placé entant que lecteur-spectateur voyeur qui observe sans gêne « elle ». Comme le décrit Cécile Portier, elle chercher à opérer un déplacement poétique qui permet de voir ce qui nous regarde, écrire sur ce qui nous décrit soit tous les dispositifs numériques avec lesquels nous sommes en constante interaction, « qui nous observent et nous documentent et nous archivent. »

"Elle"

Elle est construite à partir de la femme abandonnée sans visage, observée en plein jour de l’œuvre de Marcel Duchamp. « Vous » est le voyeur. Avec Étant donnée, ces deux personnages sont placés alternativement dans la position du voyeur ou de la regardée sans visage tous comme le font les dispositifs numériques.

Elle est aussi la femme qui est née de l’exploration de bases des données, de tâtonnements dans diverses études et d’errances multiples dans des sites web. Elle est née de statistiques, sa vie fut créée et chroniquée à partir des écritures numériques « sociales » récoltées sur elle. Elle est née lors du projet Simple Appareil de Cécile Portier dont le but était de raconter la vie de cette personne de façon exhaustive à partir de tout ce qui l’enregistre et la classifie. C’est-à-dire son sexe, son âge, sa localisation, son comportement d’achats, sa consommation téléphonique, sa navigation internet, ses mouvements enregistrés dans les caméras de surveillance. Elle a disparue, on ne la retrouve que plus tard, toute seule dans un champ, nue en plein jour. Le projet Étant donnée commence à ce moment où on ignore tous de son antériorité.[1]

"Vous"

Le site propose au lecteur-spectateur d’avancer dans les données numériques d’Elle afin de résoudre l’énigme que représente cette femme. Progressivement « vous » verrez l’enquête dériver, les données continuerons de s’accumuler, mais « vous » échouerez à expliquer qui est vraiment Elle. « Vous » n’assisterez qu’à une recollection de données sans but ni sens.

Votre navigation sera possible grâce à la manette Google Street. Le contrôle des zooms vous permettra d’agrandir votre base de données grâce à plus d’information sur Elle sous forme de données numériques. Le contrôle de points cardinaux vous permettra de vous déplacer à différents chapitres de l’intrigue soit Nord étant l’apparition, Est étant l’identification, Sud la recollection et Ouest la disparition.

Les Chapitres

Ces quatre points cardinaux représentent des chapitres et chacun de ceux-ci contiennent une dizaine de séquences qui divisent la progression de l’intriguent sans que celle-ci progresse nécessairement de façon linéaire. Les séquences déploient une pluralité de médiums et de modes d’interactivité chacune dans lesquelles « vous » mène en parallèle avec l’intrigue « une réflexion plus formelle sur le jeu des traces numériques. »[2]

Apparition (Nord)

C’est le début de l’intrigue où le lecteur-spectateur découvre une femme allongée et dénudée dans un champ désert ignorant si elle est en vie ou non. À travers les séquences de ce chapitre, il lit ses interrogations, il devient le médecin légiste, il cherche à savoir quoi faire et à savoir qui elle est. Le comment et le pourquoi elle est dans ce champ, elle joue le rôle « d’énigme posée dans la ville, ‘fichier vierge’ dans un monde saturé de signes.»[3]

Identification (Est)

Ce chapitre donne lieu à un processus d’« identification », on y déploie les dispositifs de reconnaissance d’empreinte et faciales et viennent les questionnements sous-jacents sur la manière dont ces dispositifs forgent notre rapport à l’identité. On habille peu à peu cette femme inconnue de données qui la figent en une définition qui fait à la fois disparaitre sa réalité mouvante et qui en se rejoignant à nouveau les unes des autres font émerger de leur combinaison une identité stable.

Recollection (Sud)

Suivant le même esprit que l’identification, ce chapitre accumule tous les fragments individuels et les traces présentées dans le chapitre précédent. Dans ce chapitre, il est question des prendre ces données et de les associer entre elles, de les greffer à un « quelqu’un » entièrement numérique qui substitue le « quelqu’un » fait de chair et d’os. Il est question de montrer comment une vie s’est décrite à partir d’une collection de données, de ce « cloud » qui devient une seconde peau pour cette femme inconnue.

Disparitions (Ouest)

La femme étant identifiée par ses données et « rhabillée par la somme de ses caractéristiques quantifiables »[4] elle s’échappe de la prison du chiffre, elle s’échappe à elle-même et aux les traces numériques qui la décrivaient de l’extérieur.

Réflexion

Ce projet permet de mettre en évidence certaines notions de l'édition numérique telles que l'écriture collaborative, la fiction transmédia et le texte numérique.

Écriture collaborative

En plus des divers dispositifs et des œuvres mises en place sur le site web, il est possible comme internaute et lecteur-spectateur de participer dans au projet. Ainsi, entant que « vous », nous sommes invités à rajouter une partie de l’itinéraire qu’Elle a parcourus avant sa disparition. La séquence La ville sous mes pas rend compte de toutes les parcours écrit par les internautes. Cet itinéraire est en constant changement, l’ordre des lieux change à chaque nouvelle connexion. Ainsi, ce dispositif présente une plateforme d’écriture collaborative.

Une fiction transmédia

Cette fiction peut être caractérisée comme étant transmédiatique puisqu’en plus du site internet, le projet comporte une série de performances de danse et de théâtre présentant ainsi une extension de la narration de l’intrigue.

Livre numérique

Ce projet qui présente une fiction qui entre dans le genre policier, peut être vue comme un exemple de ce que pourrait être le livre numérique de demain. Ainsi, il ne serait plus question de livre format papier recopier dans un logiciel de livre numérique ou de numérisation de document. Il serait question d’une histoire, d’une intrigue qui fut pensé pour être un livre numérique où l’on retrouve des chapitres ou des séquences sous forme d’images, de vidéo, d’enregistrement audio. Des livres numériques qui s’inscrive dans la le transmédia storytelling ou simplement dans une narration plus riche dans divers formats numériques.

Références

  • https://www.kisskissbankbank.com/etant-donnee
  • http://nt2.uqam.ca/fr/repertoire/etant-donnee.
  • http://nt2.uqam.ca/fr/repertoire/etant-donnee.
  • http://nt2.uqam.ca/fr/repertoire/etant-donnee