Synthèse séance 2 : Différence entre versions

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==Écosystème numérique==
 
==Écosystème numérique==
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Si nous parlons ici d'écosystème numérique, c'est avant tout pour appuyer l'importance du réseau physique qui permet son fonctionnement. [[Internet]] désigne avant tout un réseau câblé, qui comprend des entrepôts de stockage de données, des câbles sous-marins, des systèmes de refroidissement, en résumé, quelque chose de très concret, très éloigné du concept du ''Cloud''.
  
==Développement d'Internet et du web==
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Ce réseau physique est investi par de nombreux scientifiques (à des fins militaires ou non) afin de décentraliser le réseau d'information (le rendant moins vulnérable aux attaques) et permettant une circulation des informations plus efficace. Cette idée de circulation des idées sera développée et enrichie par de nombreux innovateurs comme [https://fr.wikipedia.org/wiki/Tim_Berners-Lee Tim Berners-Lee]. Cet acteur décisif de la naissance du web développera le ''World Wide Web'' sur la base de [https://fr.wikipedia.org/wiki/Uniform_Resource_Identifier URI] et, avec ses collèges, débutera une progression technologique qui aboutira au web tel que nous le connaissons aujourd'hui.
*Histoire
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*Protocoles
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==Fonctionnement==
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Alors qu'Internet et le web naissent initialement de besoins très simples (sécuriser un réseau de communication - protection, défense nationale; partager de l'information; préserver et protéger de l'information), cette innovation technologique majeure est investie par une communauté de chercheurs, d'internautes amateurs, qui progresseront dans l'expertise de l'utilisation du [[Web]].
*Valeurs
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*Gouvernance et institutions
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D'un point de vue technologique, Internet et le web se complexifient: [[algorithmes]], [[hypertexte]], [[protocoles]], [[Les métadonnées et l'indexation|indexation et métadonnées]]. Mais les experts et les internautes chargent aussi cet espace d'un aspect hautement idéologique. Alternative aux sociétés et aux institutions déjà existantes, le web est encadré à sa naissance par plusieurs valeurs fondamentales:
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*Ouverture et liberté
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* Partage de connaissances
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* Indépendance
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* Universalité
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* Décentralisation
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*Confidentialité des données personnelles
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Sous la gouvernance d'institutions censées préserver ces valeurs fondatrices d'Internet et du web, naissent alors des initiatives en accord avec ces valeurs, comme l'[[Open Source]], l'[[open access]], et des questionnements sur la place de l'internaute, l'opposition public/privé, l'importance de la [[Lecture/écriture|lecture et de l'écriture]], la redéfinition de la [[publication]] ou encore comment la censure est-elle mise en place sur Internet.
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==Opportunités pour l'édition==
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Les bouleversements connus par les milieux éditoriaux animent un débat autour des idées de [[Continuité et Rupture]].
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Le numérique ouvre, dès son apparition de nouveaux horizons éditoriaux, où tout simplement une nouvelle relation à l'écriture. Cette dernière devient numérique, collaborative, démocratisée. Sur le web, tout le monde écrit, s'écrit en permanence. Naît alors une génération pour qui l'écriture est primordiale, et qui contribuent au développement des contenus du web, spécialement depuis le web 2.0 ([[Édition en réseau]]). Celui qui ne sait manier cette écriture a une existence atrophiée voire inexistante dans la réalité numérique.
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D'un point de vue éditorial, les textes se numérisent. D'une part tous les textes antérieurs, publiés sur supports physiques peuvent être numérisés (processus de [[numérisation]]), d'autre part de nouvelles possibilités s'ouvrent avec l'[[édition numérique]] pour créer du contenu 'natif', conçu par et pour les supports numériques. Le savoir devient théoriquement gratuit, disponible pour tous à tout moment. La capacité de diffusion du web est exponentielle, puisqu'elle se base sur une grande aptitude à la communication et à la collaboration.
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Les capacités d'[[éditorialisation]] se sont accrues avec l'avènement du web, qui permet un enrichissement substantiel du texte (avec l'[[hypertexte]] ou l'annotation pour ne citer que ces deux procédés). Avec la [[discrétisation]] du texte, c'est la nature même du texte qui est changée, engageant débats philsophiques et opportunités nouvelles. Voir [[Synthèse séance 4]].
  
 
==Problématiques==
 
==Problématiques==
  
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Économique
  
==Impacts sur l'édition numérique==
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*On assiste à une rupture des modes traditionnels de conception, de production et de commercialisation. On n'est plus dans un système contrôlé et relativement simple vendeur-acheteur, où l'éditeur est l'intermédiaire par excellence entre concepteur de contenu et consommateur de contenu, mais dans une économie en réseau, avec plus d'acteurs, plus d'intermédiaires. C'est la [[désintermédiation]].
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*On assiste à un redéploiement théorie de la [[Longue Traine|longue traîne]]
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*Le numérique transforme profondément notre relation à la littérature, notre rapport au texte (cf synthèse 4)
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*L'édition numérique remet en cause l'écosystème traditionnel de l'édition, forçant des redéfinitions des concepts d'auteur, d'éditeur, de lecture, les mécanismes de droit d'auteur. (cf synthèse 3)
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== Changements et perturbations de l'écosystème de l'édition==
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L'écosystème éditorial implanté avec l'imprimerie est mis à mal par la [[Désintermédiation|désintermédiation]] permise par le net. Cette autonomie nouvelle permise par le web engendre des pratiques qui peuvent être considérées comme positives ou négatives. Ainsi l'autopublication se démocratise, ainsi que les logiciels « écrivains » et les plateformes d'informations ou de contenus complètements numériques. Ces derniers aboutissent rarement à des produits finis comme ça aurait pu être le cas avec la première édition d'un livre. Une fois que le livre papier est publié, il faut créer une deuxième édition du même produit si le contenu change, même légèrement. Sur ces plateformes au contraire, l'auteur du contenu peut décider à tout moment de le modifier, et la participation des lecteurs (via les commentaires par exemple) fait partie entière de ces modifications.
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Dans ce même milieu qu'est le web, les actes de piraterie électronique se multiplient afin de contourner les exigences pécuniaires souvent instaurées par des éditeurs cherchant à s'implanter dans le paysage numérique. Ainsi, un livre numérique qu'il faut acheter va être sujet à des piratages, à une mise en ligne gratuite de son contenu, tandis qu'un livre qui a bénéficié d'une campagne de financement participatif peut alors être mis en ligne gratuitement, s'il voit le jour, ce qui annule l'existence de piraterie. Est-ce la piraterie ou le mode de rémunérations des acteurs littéraire qui pose problème ? Mais d'autre phénomènes voient le jour avec le web qui viennent perturber cet écosystème éditorial pré-numérique. La surabondance de données et le manque d'outils de filtres efficaces rendent difficile la [[Légitimation|légitimation]] des informations et nous voyons proliférer les ''fake news''. De plus, les éditeurs traditionnels sont supplantés par des géants, des GAFA comme Amazon, Apple, Google et autre qui deviennent diffuseurs/éditeurs et s'imposent sur le marché.
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==Du web ouvert à la concentration dystopique des GAFA==
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Une part majeure de l’activité sur le web est sous le contrôle de quelques multinationales (Apple, Amazon, Google, Facebook), sans oublier les multinationales non-occidentales (WeChat, Sina Weibo, Didi Kuaidi, Youku Tudou, en Chine par exemple). Les usagers des GAFA dépassent les 2 milliards d’individus. Tout le web ne se résume pas à eux, mais leur poids et leur puissance rendent certaines problématiques particulièrement sensibles et inquiétantes, remettant en cause l’héritage libertaire d’Internet.
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===Le problème avec les oligopoles===
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Google fournit autant les contenus (Youtube), les réponses (moteur de recherche), la publicité (régie publicitaire) et les ‘tuyaux’. Cette situation hégémonique contribue à menacer le principe fondateur de la neutralité du Net, avec une pression pour que l’accès et la vitesse de circulation des contenus Google soient privilégiés au détriment des autres contenus. La nature transnationale des activités des GAFAM rend difficile, voire impossible, leur contrôle efficient, l’avancée de débats juridiques et culturelles sur l’encadrement de leurs activités. Avec leurs revenus pharamineux, ils possèdent une puissance de lobbying immense sur le politique. Un ensemble de droits et de normes sociales, morales et artistiques se trouvent redéfinies et redessinées.
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===La captation des métadonnées===
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''“La planète internet ne tourne plus autour de documents mais de nos profils. L’homme devient un document comme les autres.”'' Ertzscheid
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La capacité d’éditer gratuitement des informations, de les partager via les réseaux sociaux est détournée par ces GAFA en immense collecte de [[Les métadonnées et l'indexation#L'homme-donnée | métadonnées]], recueillies par des algorithmes de plus en plus sophistiqués et invasifs, capable de retracer des profils et comportements, individuels et collectifs, qui servent à un ciblage publicitaire massif. Cette masse d’informations sur les usagers soutient une économie basée sur nos comportements, capable d’influer en retour sur nos habitudes, nos goûts, nos achats, nos inclinations politiques. Tout cela dans une grande opacité <ref name="La main invisible">[http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/492029/le-pouvoir-des-codes-la-main-invisible-des-algorithmes] La main invisible des algorithmes http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/492029/le-pouvoir-des-codes-la-main-invisible-des-algorithmes</ref>
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''“Google accumule et exploite du capital linguistique, puis confie à un algorithme le soin d’organiser la spéculation et contrôle et profite ainsi du premier marché linguistique mondial.”'' Ertzscheid
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===Le problème de propriété===
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''“Les ensembles jadis distincts du web public, du web « privé », de nos documents ou courriels personnels et de nos informations plus « intimes » sont désormais réunis dans le nuage du « cloud computing », directement et instantanément lisibles et indexables par les hôtes à qui nous n’avons plus d’autre choix que de les confier.”'' Ertzscheid
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D’autre part, gratuité ne veut pas dire propriété. Les usages de publication en ligne se font dans une large ignorance juridique sur la propriété intellectuelle et d’exploitation des informations ainsi livrées. Ce sont Facebook ou Youtube qui sont propriétaire des publications qui y sont faites. Sous couvert de gratuité, d’accès libre, de marketing affectif mondial, il s’agit d’une vaste captation et privatisation des contenus.
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===Le public et le privé===
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Le web 2.0, accaparé par les GAFA, en particulier par Facebook, opère un floutage graduel de la distinction entre le domaine public et le domaine privé. Est-ce que la publication d’un statut Facebook est un événement privé, ou une prise de parole publique? Les implications juridiques sont nombreuses.  À qui s’adresse-t-on? Dans quelle mesure doit-on protéger l’anonymat, la confidentialité? ou responsabiliser?
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===Les ‘bulles’ existentielles du numérique===
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Le milliard d’individus sur Facebook est d’abord régi par des logiques d’entre-soi, s’enfermant dans des bulles attentionnelles étanches, privilégiant les interactions fréquentes mais de bas niveau. Ce constat est à relativiser, mais il est vrai qu’il est dans l’intérêt de Facebook de donner aux usagers le contenu qu’ils voudront consommer, les opinions politiques qui les conforteront. Cette ‘éditorialisation affinitaire’ opérée par les algorithmes de Facebook pose de graves problèmes politiques et sociaux.
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===Le problème de la censure, le problème de la morale===
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Facebook, Youtube, Google décident de ce qui est publiable, déterminent des critères et des procédures pour censurer au besoin ce qui leur semble insultant, pornographique, abusif. Mais les problématiques sont multiples et les protocoles sont largement faillibles, soit dans la censure maladroite (censure de campagnes publicitaires pour la prévention du cancer du sein, ou pour la promotion de l’allaitement maternel, sexisme latent, censure de L’origine du monde, de Courbet), soit dans l’abus de laisser-faire (publications racistes, sexistes...).Les questions de liberté d’expression sont évidemment sensibles, surtout compte tenu de l’influence et de l’impact que peuvent avoir les réseaux sociaux.
  
 
==Ressources annexes==  
 
==Ressources annexes==  
 
1) Le [https://mypads.framapad.org/mypads/?/mypads/group/fra3826-vm3tbf7dt/pad/view/fra3826-21sept-xw3tcf7os pad]
 
1) Le [https://mypads.framapad.org/mypads/?/mypads/group/fra3826-vm3tbf7dt/pad/view/fra3826-21sept-xw3tcf7os pad]
2) La [http://renkan.iri-research.org/renkan/p/00895ede-9ed3-11e7-9ca2-366562363433?cowebkey=264a9fa77706c0862ed7bc83d97eba708f7c9ac061f71dd991a12e032efd8c4f#?view=874.272,296.243,0.707 carte de connaissances]
 
  
 
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2) La [http://renkan.iri-research.org/renkan/p/pub/5b9c5830-a26c-11e7-9ca2-366562363433?cowebkey=e69f5b86b2921578b1847d9f11ae5eeffa78ed8171850a1aabfd37d6f1d7bd67#?view=652.158,421.747,0.435 carte de connaissances]
==Bibliographie - webographie==
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=Notices=
 
=Notices=
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*[[Désintermédiation]]
 
*[[Hypertexte]]
 
*[[Hypertexte]]
*[[Indexation et métadonnées]]
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*[[Les métadonnées et l'indexation]]
 
*[[Internet]]
 
*[[Internet]]
 
*[[Lecture/écriture]]
 
*[[Lecture/écriture]]
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*[[Le lecteur numérique]]
 
*[[Neutralité]]
 
*[[Neutralité]]
*[[Open source]]
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*[[Open Source]]
*[[Protocole]]
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*[[Protocoles]]
 
*[[Web]]
 
*[[Web]]
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=Notes et références=
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* Mille, Alain. « D’Internet au web ». Dans Pratiques de l’édition numérique. Sous la direction de Michael E. Sinatra et Marcello Vitali-Rosati, 7–11. Parcours Numériques. Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal, 2014. http://www.parcoursnumeriques-pum.ca/d-internet-au-web.
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* Ertzscheid, Olivier. «Entre utopie et dystopie : une histoire du web». Dans Lire+Écrire. Publie.net., 2014. https://www.publie.net/livre/lireecrire/.
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== Liens utiles ==
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*[https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_logiciel_libre#Le_mouvement_Open_source Le mouvement Open source]
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*[http://www.technocrates.org/wp-content/uploads/2012/10/submarine-cable-map.jpg Submarine Cable Map 2009]
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*[https://tosdr.org/ Terms of Services; Didn't Read]
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Visualiser Internet :
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*[http://www.opte.org/the-internet/ The Opte Project] Visualisation d'Internet à différents stades de son développement
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*[http://internet-atlas.net/ Critical Atlas of Internet] Un point de vue critique/artistique sur l'écosystème numérique

Version actuelle en date du 15 novembre 2017 à 15:53

La carte de connaissances

Lien vers la carte de connaissance.

Écosystème numérique

Si nous parlons ici d'écosystème numérique, c'est avant tout pour appuyer l'importance du réseau physique qui permet son fonctionnement. Internet désigne avant tout un réseau câblé, qui comprend des entrepôts de stockage de données, des câbles sous-marins, des systèmes de refroidissement, en résumé, quelque chose de très concret, très éloigné du concept du Cloud.

Ce réseau physique est investi par de nombreux scientifiques (à des fins militaires ou non) afin de décentraliser le réseau d'information (le rendant moins vulnérable aux attaques) et permettant une circulation des informations plus efficace. Cette idée de circulation des idées sera développée et enrichie par de nombreux innovateurs comme Tim Berners-Lee. Cet acteur décisif de la naissance du web développera le World Wide Web sur la base de URI et, avec ses collèges, débutera une progression technologique qui aboutira au web tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Alors qu'Internet et le web naissent initialement de besoins très simples (sécuriser un réseau de communication - protection, défense nationale; partager de l'information; préserver et protéger de l'information), cette innovation technologique majeure est investie par une communauté de chercheurs, d'internautes amateurs, qui progresseront dans l'expertise de l'utilisation du Web.

D'un point de vue technologique, Internet et le web se complexifient: algorithmes, hypertexte, protocoles, indexation et métadonnées. Mais les experts et les internautes chargent aussi cet espace d'un aspect hautement idéologique. Alternative aux sociétés et aux institutions déjà existantes, le web est encadré à sa naissance par plusieurs valeurs fondamentales:

  • Ouverture et liberté
  • Partage de connaissances
  • Indépendance
  • Universalité
  • Décentralisation
  • Confidentialité des données personnelles

Sous la gouvernance d'institutions censées préserver ces valeurs fondatrices d'Internet et du web, naissent alors des initiatives en accord avec ces valeurs, comme l'Open Source, l'open access, et des questionnements sur la place de l'internaute, l'opposition public/privé, l'importance de la lecture et de l'écriture, la redéfinition de la publication ou encore comment la censure est-elle mise en place sur Internet.

Opportunités pour l'édition

Les bouleversements connus par les milieux éditoriaux animent un débat autour des idées de Continuité et Rupture.

Le numérique ouvre, dès son apparition de nouveaux horizons éditoriaux, où tout simplement une nouvelle relation à l'écriture. Cette dernière devient numérique, collaborative, démocratisée. Sur le web, tout le monde écrit, s'écrit en permanence. Naît alors une génération pour qui l'écriture est primordiale, et qui contribuent au développement des contenus du web, spécialement depuis le web 2.0 (Édition en réseau). Celui qui ne sait manier cette écriture a une existence atrophiée voire inexistante dans la réalité numérique.

D'un point de vue éditorial, les textes se numérisent. D'une part tous les textes antérieurs, publiés sur supports physiques peuvent être numérisés (processus de numérisation), d'autre part de nouvelles possibilités s'ouvrent avec l'édition numérique pour créer du contenu 'natif', conçu par et pour les supports numériques. Le savoir devient théoriquement gratuit, disponible pour tous à tout moment. La capacité de diffusion du web est exponentielle, puisqu'elle se base sur une grande aptitude à la communication et à la collaboration.

Les capacités d'éditorialisation se sont accrues avec l'avènement du web, qui permet un enrichissement substantiel du texte (avec l'hypertexte ou l'annotation pour ne citer que ces deux procédés). Avec la discrétisation du texte, c'est la nature même du texte qui est changée, engageant débats philsophiques et opportunités nouvelles. Voir Synthèse séance 4.

Problématiques

Économique

  • On assiste à une rupture des modes traditionnels de conception, de production et de commercialisation. On n'est plus dans un système contrôlé et relativement simple vendeur-acheteur, où l'éditeur est l'intermédiaire par excellence entre concepteur de contenu et consommateur de contenu, mais dans une économie en réseau, avec plus d'acteurs, plus d'intermédiaires. C'est la désintermédiation.
  • Le numérique transforme profondément notre relation à la littérature, notre rapport au texte (cf synthèse 4)
  • L'édition numérique remet en cause l'écosystème traditionnel de l'édition, forçant des redéfinitions des concepts d'auteur, d'éditeur, de lecture, les mécanismes de droit d'auteur. (cf synthèse 3)


Changements et perturbations de l'écosystème de l'édition

L'écosystème éditorial implanté avec l'imprimerie est mis à mal par la désintermédiation permise par le net. Cette autonomie nouvelle permise par le web engendre des pratiques qui peuvent être considérées comme positives ou négatives. Ainsi l'autopublication se démocratise, ainsi que les logiciels « écrivains » et les plateformes d'informations ou de contenus complètements numériques. Ces derniers aboutissent rarement à des produits finis comme ça aurait pu être le cas avec la première édition d'un livre. Une fois que le livre papier est publié, il faut créer une deuxième édition du même produit si le contenu change, même légèrement. Sur ces plateformes au contraire, l'auteur du contenu peut décider à tout moment de le modifier, et la participation des lecteurs (via les commentaires par exemple) fait partie entière de ces modifications.

Dans ce même milieu qu'est le web, les actes de piraterie électronique se multiplient afin de contourner les exigences pécuniaires souvent instaurées par des éditeurs cherchant à s'implanter dans le paysage numérique. Ainsi, un livre numérique qu'il faut acheter va être sujet à des piratages, à une mise en ligne gratuite de son contenu, tandis qu'un livre qui a bénéficié d'une campagne de financement participatif peut alors être mis en ligne gratuitement, s'il voit le jour, ce qui annule l'existence de piraterie. Est-ce la piraterie ou le mode de rémunérations des acteurs littéraire qui pose problème ? Mais d'autre phénomènes voient le jour avec le web qui viennent perturber cet écosystème éditorial pré-numérique. La surabondance de données et le manque d'outils de filtres efficaces rendent difficile la légitimation des informations et nous voyons proliférer les fake news. De plus, les éditeurs traditionnels sont supplantés par des géants, des GAFA comme Amazon, Apple, Google et autre qui deviennent diffuseurs/éditeurs et s'imposent sur le marché.

Du web ouvert à la concentration dystopique des GAFA

Une part majeure de l’activité sur le web est sous le contrôle de quelques multinationales (Apple, Amazon, Google, Facebook), sans oublier les multinationales non-occidentales (WeChat, Sina Weibo, Didi Kuaidi, Youku Tudou, en Chine par exemple). Les usagers des GAFA dépassent les 2 milliards d’individus. Tout le web ne se résume pas à eux, mais leur poids et leur puissance rendent certaines problématiques particulièrement sensibles et inquiétantes, remettant en cause l’héritage libertaire d’Internet.

Le problème avec les oligopoles

Google fournit autant les contenus (Youtube), les réponses (moteur de recherche), la publicité (régie publicitaire) et les ‘tuyaux’. Cette situation hégémonique contribue à menacer le principe fondateur de la neutralité du Net, avec une pression pour que l’accès et la vitesse de circulation des contenus Google soient privilégiés au détriment des autres contenus. La nature transnationale des activités des GAFAM rend difficile, voire impossible, leur contrôle efficient, l’avancée de débats juridiques et culturelles sur l’encadrement de leurs activités. Avec leurs revenus pharamineux, ils possèdent une puissance de lobbying immense sur le politique. Un ensemble de droits et de normes sociales, morales et artistiques se trouvent redéfinies et redessinées.

La captation des métadonnées

“La planète internet ne tourne plus autour de documents mais de nos profils. L’homme devient un document comme les autres.” Ertzscheid

La capacité d’éditer gratuitement des informations, de les partager via les réseaux sociaux est détournée par ces GAFA en immense collecte de métadonnées, recueillies par des algorithmes de plus en plus sophistiqués et invasifs, capable de retracer des profils et comportements, individuels et collectifs, qui servent à un ciblage publicitaire massif. Cette masse d’informations sur les usagers soutient une économie basée sur nos comportements, capable d’influer en retour sur nos habitudes, nos goûts, nos achats, nos inclinations politiques. Tout cela dans une grande opacité [1]

“Google accumule et exploite du capital linguistique, puis confie à un algorithme le soin d’organiser la spéculation et contrôle et profite ainsi du premier marché linguistique mondial.” Ertzscheid

Le problème de propriété

“Les ensembles jadis distincts du web public, du web « privé », de nos documents ou courriels personnels et de nos informations plus « intimes » sont désormais réunis dans le nuage du « cloud computing », directement et instantanément lisibles et indexables par les hôtes à qui nous n’avons plus d’autre choix que de les confier.” Ertzscheid

D’autre part, gratuité ne veut pas dire propriété. Les usages de publication en ligne se font dans une large ignorance juridique sur la propriété intellectuelle et d’exploitation des informations ainsi livrées. Ce sont Facebook ou Youtube qui sont propriétaire des publications qui y sont faites. Sous couvert de gratuité, d’accès libre, de marketing affectif mondial, il s’agit d’une vaste captation et privatisation des contenus.

Le public et le privé

Le web 2.0, accaparé par les GAFA, en particulier par Facebook, opère un floutage graduel de la distinction entre le domaine public et le domaine privé. Est-ce que la publication d’un statut Facebook est un événement privé, ou une prise de parole publique? Les implications juridiques sont nombreuses. À qui s’adresse-t-on? Dans quelle mesure doit-on protéger l’anonymat, la confidentialité? ou responsabiliser?

Les ‘bulles’ existentielles du numérique

Le milliard d’individus sur Facebook est d’abord régi par des logiques d’entre-soi, s’enfermant dans des bulles attentionnelles étanches, privilégiant les interactions fréquentes mais de bas niveau. Ce constat est à relativiser, mais il est vrai qu’il est dans l’intérêt de Facebook de donner aux usagers le contenu qu’ils voudront consommer, les opinions politiques qui les conforteront. Cette ‘éditorialisation affinitaire’ opérée par les algorithmes de Facebook pose de graves problèmes politiques et sociaux.

Le problème de la censure, le problème de la morale

Facebook, Youtube, Google décident de ce qui est publiable, déterminent des critères et des procédures pour censurer au besoin ce qui leur semble insultant, pornographique, abusif. Mais les problématiques sont multiples et les protocoles sont largement faillibles, soit dans la censure maladroite (censure de campagnes publicitaires pour la prévention du cancer du sein, ou pour la promotion de l’allaitement maternel, sexisme latent, censure de L’origine du monde, de Courbet), soit dans l’abus de laisser-faire (publications racistes, sexistes...).Les questions de liberté d’expression sont évidemment sensibles, surtout compte tenu de l’influence et de l’impact que peuvent avoir les réseaux sociaux.

Ressources annexes

1) Le pad

2) La carte de connaissances

Notices

Notes et références

  • Mille, Alain. « D’Internet au web ». Dans Pratiques de l’édition numérique. Sous la direction de Michael E. Sinatra et Marcello Vitali-Rosati, 7–11. Parcours Numériques. Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal, 2014. http://www.parcoursnumeriques-pum.ca/d-internet-au-web.

Liens utiles

Visualiser Internet :

  • [1] La main invisible des algorithmes http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/492029/le-pouvoir-des-codes-la-main-invisible-des-algorithmes