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Pour Foucault, l'auteur est définit par une liste de fonctions qu'il remplit. C'est une construction complexe qui inscrit l'individu dans un contexte économique, politique, intellectuel et public. L'auteur est une figure publique. Bien qu'il puisse avoir recours à des pseudonymes, il ne peut prétendre à l'anonymat. Il y aura forcément un intermédiaire, en l'occurence l'éditeur, qui assurera la transition entre son nom civique et son nom public. Du fait de cette figure publique, l'auteur est souvent la vitrine de son livre. Il est la marque de fabrique, souvent l'élément le plus vendeur du produit. Le seul nom de l'auteur crée certaines attentes chez le lecteur. Nous n'aborderons pas un roman de Zola comme un roman de Michel Tremblay.
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Le nom de l'auteur permet de lui attribuer une responsabilité morale, particulièrement utile dans l'exercice de la censure. Intervient également la notion d'oeuvre, qui véhicule l'idée que "l'auteur est alors défini comme un certain niveau constant de valeur"<ref>Foucault, Michel, « Dits et écrits T.01 1954/1969 », éditions Gallimard, Paris, 1994 </ref>. Il existe une sélection dans ce qui sera considéré comme le travail, l'oeuvre de l'auteur, car celui-ci doit correspondre à une certaine qualité d'écriture. L'auteur a donc une fonction classificatoire.
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Pour Foucault l'auteur se définit donc par un certain nombre de fonctions qu'il remplit par rapport à la littérature et à ses écrits. Néanmoins, dans le cadre du numérique, ces fonctions deviennent vite problématiques.
  
 
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L'environnement numérique pose autant de problèmes pour la définition de la fonction-auteur de Foucault que pour le droit d'auteur. Tout d'abord, d'un point de vue pécuniaire, la notion d'auteur est très liée à l'écosystème économique de l'imprimerie. Le numérique n'implique ni les mêmes acteurs que l'imprimerie (voir [[Désintermédiation]]), ni les même technologies, ce qui rend l'application du droit d'auteur<ref> Vitali Rosati, Marcello et Benoît Epron. «Édition et droits d'auteur». Dans L’édition à l’époque du numérique. Éditions La découverte. Repères, 2017. </ref> - et du concept d'auteur - difficile et obsolète, alors qu'il était naturel à l'ère de l'imprimé.
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Version actuelle en date du 7 octobre 2017 à 15:45

Caractéristiques et définitions

La fonction auteur de Foucault

Pour Foucault, l'auteur est définit par une liste de fonctions qu'il remplit. C'est une construction complexe qui inscrit l'individu dans un contexte économique, politique, intellectuel et public. L'auteur est une figure publique. Bien qu'il puisse avoir recours à des pseudonymes, il ne peut prétendre à l'anonymat. Il y aura forcément un intermédiaire, en l'occurence l'éditeur, qui assurera la transition entre son nom civique et son nom public. Du fait de cette figure publique, l'auteur est souvent la vitrine de son livre. Il est la marque de fabrique, souvent l'élément le plus vendeur du produit. Le seul nom de l'auteur crée certaines attentes chez le lecteur. Nous n'aborderons pas un roman de Zola comme un roman de Michel Tremblay.

Le nom de l'auteur permet de lui attribuer une responsabilité morale, particulièrement utile dans l'exercice de la censure. Intervient également la notion d'oeuvre, qui véhicule l'idée que "l'auteur est alors défini comme un certain niveau constant de valeur"[1]. Il existe une sélection dans ce qui sera considéré comme le travail, l'oeuvre de l'auteur, car celui-ci doit correspondre à une certaine qualité d'écriture. L'auteur a donc une fonction classificatoire.

Pour Foucault l'auteur se définit donc par un certain nombre de fonctions qu'il remplit par rapport à la littérature et à ses écrits. Néanmoins, dans le cadre du numérique, ces fonctions deviennent vite problématiques.

L'auteur vu selon le droit d'auteur

Si nous décidons de définir l'auteur en se basant sur la notion de droit d'auteur, nous arrivons assez rapidement à trois principes fondamentaux :

  • La propriété : l'auteur est le propriétaire du contenu de l'oeuvre qu'il a produite
  • La responsabilité: l'auteur est responsable, moralement et légalement des contenus de son œuvre
  • La singularité: le contenu de l’œuvre représente la singularité et l'originalité de l'auteur.

Enjeu dans le milieu numérique

L'environnement numérique pose autant de problèmes pour la définition de la fonction-auteur de Foucault que pour le droit d'auteur. Tout d'abord, d'un point de vue pécuniaire, la notion d'auteur est très liée à l'écosystème économique de l'imprimerie. Le numérique n'implique ni les mêmes acteurs que l'imprimerie (voir Désintermédiation), ni les même technologies, ce qui rend l'application du droit d'auteur[2] - et du concept d'auteur - difficile et obsolète, alors qu'il était naturel à l'ère de l'imprimé.

Sources

  1. Foucault, Michel, « Dits et écrits T.01 1954/1969 », éditions Gallimard, Paris, 1994
  2. Vitali Rosati, Marcello et Benoît Epron. «Édition et droits d'auteur». Dans L’édition à l’époque du numérique. Éditions La découverte. Repères, 2017.