Synthèse séance 1 : Différence entre versions
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#La [[désintermédiation]] signifie qu'il n'y a plus de rôle intermédiaire entre le texte et le lecteur, rôle qui est attribué à l'éditeur<ref>[http://www.cairn.info/revue-communications-2011-1-page-47.htm]</ref>. L'édition électronique s'accompagne de l'apparition de nouveaux acteurs : moteurs de recherche (Google), blogs, encyclopédies collaboratives (Wikipédia), réseaux sociaux (Facebook), Amazon, Kickstarter, etc. | #La [[désintermédiation]] signifie qu'il n'y a plus de rôle intermédiaire entre le texte et le lecteur, rôle qui est attribué à l'éditeur<ref>[http://www.cairn.info/revue-communications-2011-1-page-47.htm]</ref>. L'édition électronique s'accompagne de l'apparition de nouveaux acteurs : moteurs de recherche (Google), blogs, encyclopédies collaboratives (Wikipédia), réseaux sociaux (Facebook), Amazon, Kickstarter, etc. | ||
Version du 20 septembre 2017 à 21:44
Sommaire
L'édition pré-numérique
La figure de l'éditeur moderne apparaît au moment où se met en place la notion de « Littérature ». Le rôle de l'éditeur a toujours été divisé entre « l'homme de lettres » et « l'entrepreneur ». « L'homme de lettres » investit la fonction symbolique de la littérature. Il est celui qui met en forme le texte pour le faire livre tout en étant gage de qualité et de légitimité. L'éditeur « entrepreneur » correspond à l'homme d'affaires et à la fonction économique de l'édition. Le but est donc de distribuer et de vendre le livre pour faire augmenter sa valeur proportionnellement aux profits. Le livre est alors un objet marchand ayant une valeur économique qui lui est propre.
Encore aujourd'hui, l'édition traditionnelle reste néanmoins la norme dans l'industrie du livre[1].
Problématique : La facilité d’auto-publication et de publication à l’ère d’Internet pourrait-elle remettre en cause l’utilité du rôle de l’éditeur? Celui-ci est-il encore indispensable?
- Dans le système de l'édition traditionnelle, la fonction éditoriale est prise en charge par l'éditeur. Avec l'édition électronique, ce n'est plus si évident : cette fonction est divisée entre de nouveaux acteurs. L'écosystème du Web 2.0 a permis à un plus grand nombre d'acteurs d'écrire et de publier plus rapidement, tout en prenant en charge la mise en forme du contenu et sa distribution en réseau[2].
D'un autre côté, la chaîne éditoriale est renversée. L'enjeu principal est maintenant pour les éditeurs de donner les moyens d'appropriation du contenu aux lecteurs[3]. Pour ces derniers, il s'agit d'être capable de se repérer ainsi que de faire un tri afin de pouvoir juger de la pertinence et de la légitimité des informations. - Le rôle du lecteur dans le monde numérique apparaît donc plus important que celui de l'éditeur et pose la question de la nécessité de former, d'éduquer chaque citoyen à la lecture et à l'écriture en réseau pour leur donner les moyens d'analyser certes le texte, mais aussi le contexte dans lequel il s'inscrit.
L'édition électronique
À la manière d'un hyperonyme, l'édition électronique se décline sous trois formes[4] :
- la numérisation est un processus qui permet de convertir des documents physiques ou, du moins, leur contenu vers un format numérique. Offrant la possibilité de transférer du contenu d’un support à un autre, la numérisation joue un rôle clef dans le développement de l’édition électronique; elle en devient la première étape et elle annonce l’arrivée future de l’édition numérique et de l’édition en réseau.
- l'édition numérique consiste à produire du contenu sous un format numérique en vue de sa diffusion (en ligne ou sur un support physique) et de sa lecture sur écran (ordinateur, liseuse, tablette, téléphone intelligent). Elle comporte trois étapes : la saisie numérique du texte, la mise en page et la publication. L'édition numérique peut être associée à ce que nous pouvons appeler l'éditorialisation qui est la structuration du contenu généré par l'espace numérique autant du point de vue de la production que de la diffusion.
- l'édition en réseau permet à une communauté de participer à l'élaboration et à l'amélioration de contenus sur Internet tout en enrichissant la lecture grâce à des pratiques de lecture partagées. Le web 2.0 permet non seulement de relier les documents, mais aussi de relier les personnes entre elles par des réseaux sociaux, autrement dit, un web participatif[5].
Paradigmes de la continuité et de la rupture au coeur de l'édition numérique
Liens de continuité
- Même si l'édition numérique apparaît comme un bouleversement majeur pour le monde du livre et celui de l'édition, il est bon de rappeler qu'ils ont déjà connu des révolutions dans le passé (passage du volumen au codex, développement de l'imprimerie, lois sur le droit d'auteur...) qui ont eu également à leurs époques respectives des impacts importants.
- Le texte numérique s'inscrit dans les 5000 ans d'histoire de l'écriture (le langage informatique repose sur l'écriture, même les images et les vidéos)
- Le numérique s’ajoute aux autres outils, il ne les remplace pas.
- Bien que son rôle évolue, l'éditeur reste un médiateur important entre l'information et le lecteur.
- Le numérique s'insère dans une tradition de théorisation du monde.
Éléments de rupture
- La dématérialisation correspond à l'absence de matérialité du texte (il n'y a plus de lien entre l'oeuvre et l'objet physique). Cette notion invite à s'intéresser aux supports et aux formats. Dans cette optique, il existe deux types de formats : ceux qui sont libres de droit et ceux qui sont des formats propriétaires, assurant ainsi la survie des pirates.
- La désintermédiation signifie qu'il n'y a plus de rôle intermédiaire entre le texte et le lecteur, rôle qui est attribué à l'éditeur[6]. L'édition électronique s'accompagne de l'apparition de nouveaux acteurs : moteurs de recherche (Google), blogs, encyclopédies collaboratives (Wikipédia), réseaux sociaux (Facebook), Amazon, Kickstarter, etc.
De nouveaux enjeux
Culturels
- Nouvelles pratiques de lecture et d'écriture :
- Hyperliens et hypertexte
- Écriture collaborative
- Hybridation et brouillage des frontières entre les genres
- Abondance d'informations
- Importance accordée au lecteur
- Démultiplication des supports de lecture, mais s'agit-il d'une lecture de qualité?
Problématiques :
- Que devient le statut de l'auteur?
- Comment opérer un tri dans toutes ces informations?
- À qui revient le jugement, la légitimation de l'information?
- L'économie de l’attention est un enjeu culturel étant donné que la mémoire est elle-même culturelle. L'attention est directement liée à l'émotion et à la motivation, et indirectement aux aires de la mémoire.
L'économie de l'attention modifie les comportements de lecture et de sollicitation[7].- Aujourd’hui, l’individu doit évoluer dans un environnement d’informations totalement saturé. Noyé dans ce flux en constante progression qu’il ne peut ingérer en intégralité, comment peut-il fixer son attention sans être obligé de faire un tri, au risque de perdre une partie de l’information? Le constat est clair : l’attention de l’individu devient une préoccupation essentielle. Bannières publicitaires, « pop-ups », foisonnement de recommandations... Tels sont les termes que l’on pourrait employer pour justifier l’attention excessive requise par les internautes vis-à-vis le Web actuel. De nos jours, nous vivons dans un monde qui pratique l’«économie de l’attention» et le marché de la recommandation[8].
- On peut donc constater que ce qui donne de la valeur à l’information, c’est la somme d’attention et d’interaction qu’elle peut attirer.
- Ce système développe aussi, en parallèle, un enjeu économique puisque l’attention constituerait la première rareté et la plus précieuse source de valeur.
Économiques
- L'écrit devient utile car il permet la collecte d'information et des métadonnnées. Ceci correspond à la naissance de la valeur marchande des données.
- La théorie de la longue traîne est un système économique basé sur la valeur marchande des biens culturels en fonction de l'offre et de la demande. Pierre Mounier et Marin Dacos, dans leur article « Édition électronique », affirment que la longue traîne « rend possibles l'édition et la diffusion d'un très grand nombre de produits touchant chacun un faible nombre de consommateurs[9] ». Cette théorie est une conséquence directe de la dématérialisation du support du livre en support numérique léger se partageant aisément.
Bibli/web-ographie
- ↑ Pascal Genet et Patrick Poirier, « La fonction éditoriale et ses défis », dans Marcello Vitali-Rosati et Michael E. Sinatra (dir.), Pratiques de l’édition numérique, 2014, http://www.parcoursnumeriques-pum.ca/la-fonction-editoriale-et-ses-defis (Page consultée le 20 septembre 2017).
- ↑ Hervé Le Crosnier, « Désintermédiation et démocratie. Quelques questions dans le domaine culturel », Multitudes 2004/5 (no 19), p. 143-160.
- ↑ [1]
- ↑ Pierre Mournier et Marin Dacos, « Édition électronique », Communications, vol. 88, no. 1, 2011, pp. 47-55.
- ↑ Contributeurs de Wikipédia, « Édition électronique », Wikipédia, l'encyclopédie libre, http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89dition_%C3%A9lectronique&oldid=139633989 (Page consultée le 20 septembre 2017).
- ↑ [2]
- ↑ Michel Cartier, « Information = énergie », 21e siècle, http://www.21siecle.quebec/table-des-matieres-2/information-energie/ (Page consultée le 20 septembre 2017).
- ↑ « L'économie de l'attention, c'est quoi? », Web Chronique, http://webchronique.com/economie-de-l-attention/ (Page consultée le 20 septembre 2017).
- ↑ [3]