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+ | Comme nous l’avons mentionné, le public et les acteurs du site sont majoritairement des universitaires. La place du lecteur est très relative, puisque s’il ne fait pas partie de l’équipe du projet, il ne peut contribuer à l’œuvre – renforçant de ce fait l’idée d’édition savante, bien que ce soit une vision qui peut être discutée. Le site ne comprend aucune section commentaire, aucun moyen de s'inscrire dans l'équipe. Cependant la production littéraire au sein de l'équipe est très codifiée, soumise à un processus éditorial strict. La publication d’une annotation ou d'un dossier est soumise à une chaîne de validation. Le site utilise deux interfaces : une interface d'édition partagée par tous les membres de l'équipe, sur laquelle les éditeurs débattent des contenus avant de les mettre en ligne sur l'interface de consultation à laquelle nous avons accès. Cette écriture savante peut difficilement être comparée à de [[l'écriture collaborative]] puisque le lecteur est tenu à l'écart de toute production de contenu, elle témoigne néanmoins d'un idéal de [[grande conversation scientifique]]. | ||
== Chaîne de validation du contenu == | == Chaîne de validation du contenu == | ||
− | + | Que ce soit des annotations ou des dossiers transversaux – qui recoupent donc plusieurs thématiques et sujets, l’éditeur-annotateur, comme il est nommé dans le projet, va soumettre son contenu à un relecteur désigné, issu du comité de lecture de l’ENCCRE (ce ne sont encore une fois que des universitaires participants au projet, tout comme dans le comité scientifique). Ce dernier va soit renvoyer l’annotation à l’éditeur-annotateur avec des demandes de correction, soit valider le contenu qui va alors être transféré à l’équipe de coordination de l’édition, qui vont alors le publier sur l'interface de consultation. Ce processus permet la [[légitimation]] du contenu publié par l'équipe éditoriale de l'ENCCRE. | |
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+ | Parler de ces élèves permet de mettre l'accent sur la diversité des acteurs réunis dans l’ENCCRE. Nous avons un collectif de chercheurs et d’universitaires spécialisés en informatique, en littérature ou encore en histoire, pour ne citer que quelques matières. Ces acteurs viennent de toutes les nationalités, réunis sur un critère : leur expertise de l’''Encyclopédie''. | ||
== Correspondance avec l’esprit de création de l’''Encyclopédie'' == | == Correspondance avec l’esprit de création de l’''Encyclopédie'' == | ||
− | + | Il semble important de souligner cette multiplicité. Cette façon pluridisciplinaire et internationale de travailler correspond bien à la vision du savoir de Diderot, à la pratique du savoir au siècle des Lumières et à l’esprit de création de l’''Encyclopédie''. Et pour aborder cet esprit, il me semble important de conclure sur le système de renvois, ou [[Hypertexte | l’hypertextualité]] de l’''Encyclopédie''. | |
= Le système de renvois ou l’hypertextualité = | = Le système de renvois ou l’hypertextualité = | ||
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+ | Les hyperliens sont inscrits à même l’article, et ouvrent une petite fenêtre, qui n’est pas intrusive et qui ne coupe pas la lecture. Mais la lecture des hyperliens se fait surtout à un niveau, afin que le lecteur ne perde pas son article. Vous pouvez donc ouvrir l’article renvoyé sur la partie droite de votre page, et changer d’articles assez facilement. Vu que le système de renvois dans l’''Encyclopédie'' correspond à un tissu de connaissances, c’est un procédé assez fastidieux à mettre en forme. L’ENCCRE a décidé de privilégier l’article initial auquel le lecteur s’intéresse, plutôt que de le laisser suivre un cheminement de renvois en renvois, qui peut lui faire perdre le fil de sa lecture initiale. | ||
+ | Les renvois ont fait l’objet d’une campagne collaborative afin de vérifier qu’ils étaient bien ciblés, ce qui a permis à des bénévoles externes à l’ENCCRE de s’investir dans le projet. | ||
== Leur signification dans L’Encyclopédie == | == Leur signification dans L’Encyclopédie == | ||
+ | Les renvois dans l’''Encyclopédie'' ont une signification particulière. Ils visent à créer une carte de connaissance, une projection mentale chez le lecteur pour qu’il comprenne comment l’œuvre s’articule dans ses thématiques, afin qu’il puisse se repérer dans la structure de l’''Encyclopédie''. Diderot projette dans son œuvre une vision d’un savoir global et pluridisciplinaire, où chaque domaine est intrinsèquement lié aux autres. Plutôt que de prôner une hiérarchie des savoirs, ou du moins une idéologie de la spécialisation, l’''Encyclopédie'' véhicule une pensée du savoir horizontal, que nous pourrions comparer à la permaculture, agriculture dans laquelle tout est co-dépendant et où chaque spécimen se développe grâce à un autre. | ||
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+ | De nombreux articles ont été écrits sur les possibilités du numérique pour l’''Encyclopédie'' et ce bien avant la naissance de l’ENCCRE. Pour ne citer qu’une source d’information parmi tant d’autres, nous avons accès sur OpenEdition à «[http://journals.openedition.org/rde/2 L'Encyclopédie en ses nouveaux atours électroniques: vices et vertus du virtuel]», où de nombreux articles parus en 2002 sont regroupés. Ainsi dans « [http://journals.openedition.org/rde/22#tocto1n2 Internet, rationalité encyclopédique et rationalité télématique]», Paolo Quintili reprend la métaphore du rhizome de Deleuze pour caractériser la vision du savoir de Diderot, et dans « [http://journals.openedition.org/rde/122 Le système de renvois dans l’Encyclopédie : Une cartographie des structures de connaissances au XVIIIe siècle ]» Gilles Blanchard et Mark Olsen insistent sur l’importance de ces renvois dans la compréhension de l’Encyclopédie en tant qu’œuvre témoin de la pensée des Lumières en général, et de celle de Diderot en particulier. Ils s’essayeront à une cartographie des renvois, ce qui donne un rendu particulièrement obscur, mais qui aurait pu faire l’objet d’un traitement intéressant au sein de l’ENCCRE. | ||
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+ | Site officiel du projet ENCCRE, Édition Numérique Collaborative et CRitique de l'''Encyclopédie'' (1751 - 1772). URL : [http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/ http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/] | ||
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+ | Site officiel de la Bibliothèque Mazarine. URL : [http://www.bibliotheque-mazarine.fr/fr/ http://www.bibliotheque-mazarine.fr/fr/] | ||
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+ | Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie [En ligne], 31-32 | Avril 2002, mis en ligne le 13 juin 2006, consulté le 13 décembre 2017. URL : [http://journals.openedition.org/rde/2 http://journals.openedition.org/rde/2] | ||
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+ | Paolo Quintili, « Laraisonlointaine. Internet, rationalité encyclopédique et rationalité télématique », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie [En ligne], 31-32 | Avril 2002, document 4, mis en ligne le 13 juin 2006, consulté le 13 décembre 2017. URL : [http://journals.openedition.org/rde/22 http://journals.openedition.org/rde/22] | ||
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+ | Gilles Blanchard et Mark Olsen, « Le système de renvois dans l’Encyclopédie : Une cartographie des structures de connaissances au XVIIIe siècle », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie [En ligne], 31-32 | Avril 2002, mis en ligne le 03 octobre 2015, consulté le 13 décembre 2017. URL : [http://journals.openedition.org/rde/122 http://journals.openedition.org/rde/122] |
Version actuelle en date du 17 décembre 2017 à 17:30
Sommaire
Description de l'édition numérique de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert
Le passé éditorial de l’Encyclopédie
L’Encyclopédie a eu un passé éditorial houleux, comme l’explique longuement la rubrique « Documentation générale sur l’Encyclopédie » et dans « Pourquoi fonder l’ENCCRE sur une édition originale de l’Encyclopédie ». Il existe de nombreuses rééditions avec des erratums, des modifications – qu’elles soient volontairement inscrites par les auteurs ou que ce soit des changements et des erreurs dus au travail de réimpression, mais également de nombreuses contrefaçons, puisque l’Encyclopédie était une œuvre qui se vendait très bien. Il faut donc arriver à faire le tri parmi toutes ces versions afin d’arriver à celle la plus proche des plans des auteurs. De plus, il faut arriver à faire le tri parmi tous les contributeurs de l’Encyclopédie. Parfois il est simple de savoir quel est l'auteur d'un article, puisqu’il est signé. Mais il arrive que l’article soit anonyme ou qu’il soit attribué à un auteur sans que cela soit certains. Pour la cohérence de la classification et de l’indexation, il y a un gros travail de recherche préalable à faire.
Le travail d’édition savante
Comme nous l'avons évoqué ci-dessus, l’équipe de ENCCRE a décidé de se baser sur l’édition originale des volumes. Pour ce faire il ont travaillé main dans la main avec la bibliothèque Mazarine, qui a permis à l’équipe d’accéder à l’édition originale. Leur reproduction numérique est par ailleurs conforme au protocole de numérisation de la bibliothèque Mazarine. Tout ce contexte d'utilisation originale est également un moyen de légitimer l’entreprise et d’affirmer l’aspect d’édition savante. Ainsi, l’ENCCRE se démarque de la plupart des numérisations de l’œuvre, qui n’utilisent soit pas du tout l’édition originale, soit mélange les différentes éditions. En n’utilisant que l’originale, ils parviennent à créer un projet uni, cohérent et qui poursuit une éthique d’exactitude scientifique. Cependant, cette démarche d’édition savante ne s’arrête pas au matériau de base. L’ENCCRE est créé par des universitaires et des chercheurs, eux seuls peuvent participer à l’éditorialisation du texte (via les annotations) et il s’adresse également à des universitaires qui travaillent sur l’Encyclopédie.
Quel est le but de L’ENCCRE ?
Dans l’ENCCRE, l’Encyclopédie n’a plus vraiment de valeur encyclopédique. C’est avant tout un travail sur l’œuvre elle-même. Ce projet vise à approfondir la compréhension de la pensée érudite du 18ème siècle, sur la façon dont le savoir est articulé. Les participants au projet apportent des interprétations, des corrections minimes, des références, éclairent parfois des principes obscurs de certains articles, tout cela en marge du texte – ce dernier n’étant jamais directement modifié. C’est un travail sur l’édition même de l’Encyclopédie via un processus de documentation et d’argumentation – tous les propos sont défendus et tous les choix éditoriaux du site sont expliqués. Les participants s’interrogent donc sur les censures variées qu’a vécu l’œuvre, sur les errata, sur le contexte et la portée de chaque article, sur leur réception et leurs métamorphoses. Le site est en train de créer un accès à une bibliographie critique des études faites sur l’Encyclopédie. L’ENCCRE cherche à créer une édition critique de l’œuvre, en mettant en place une interface d’édition évolutive.
Description du site
Les pages d'articles
Les articles sont présentés en double. D’un côté nous avons la numérisation (d’excellente qualité) du document original, que nous pouvons parcourir, agrandir de très près. En parallèle, sur la gauche, nous avons les articles retranscrits en XML TEI. Les renvois à d’autres articles sont inscrits à l'intérieur du texte, et en cliquant sur le renvoi une petit fenêtre apparaît, nous permettant de consulter le contenu de l'article ciblé sans quitter celui que nous lisons actuellement. Les articles ne sont pas mis en forme par page, néanmoins les numéros de page de la version papier sont notés dans la marge afin d'optimiser la citation et la correspondance avec l'édition originale .
Le site est articulé avec plusieurs systèmes de référencement, d’indexation. Nous trouvons des bases de données par domaine, par contributeur, par nomenclature et par volume. La navigation est fluide sur le site, et il est très rare que nous changions de page, la plupart du temps ce sont des fenêtres qui s'ouvrent à l'intérieur de la page sur laquelle nous sommes, que ce soit la page d'accueil ou la page d'un article. En parallèle de la navigation dans le contenu de l'Encyclopédie le elcteur a accès à un menu permettant de consulter de la documentation sur l'oeuvre et sur le projet. Nous pouvons consulter les politiques éditoriales du site, les listes des participants et leurs rôles, ou encore la genèse du projet. Toute démarche éditoriale est alors expliquée.
Les annotations
Dans la marge des articles nous trouvons les annotations, qui prennent différentes formes selon le contenu annoté.Il existe six types d'annotations différentes : les notes ponctuelles - qui ressemblent aux annotations habituelles, sous forme d'un court commentaire, les notes sur une vedette - qui traitent d'un problème de nomenclature, les notes sur une signature - soit l'attribution de l'article, les notes sur un désignant - qui vont réfléchir sur le lien entre le désignant et les contenu de l'article ou encore les points communs entre deux articles possédant le même désignant, les notes sur un renvoi - elles visent à prévenir le lecteur si un changement c'est produit dans la cible du renvoi, les notes sur une mention bibliographique - qui va donner des précisions sur l'oeuvre mentionnée. En parallèle de ces annotations nous trouvons des dossiers transversaux, qui vont être plus longs et vont traités d'une thématique qui regroupe plusieurs articles et aspects de l'Encyclopédie.
Validation et légitimation
Le public et les acteurs
Comme nous l’avons mentionné, le public et les acteurs du site sont majoritairement des universitaires. La place du lecteur est très relative, puisque s’il ne fait pas partie de l’équipe du projet, il ne peut contribuer à l’œuvre – renforçant de ce fait l’idée d’édition savante, bien que ce soit une vision qui peut être discutée. Le site ne comprend aucune section commentaire, aucun moyen de s'inscrire dans l'équipe. Cependant la production littéraire au sein de l'équipe est très codifiée, soumise à un processus éditorial strict. La publication d’une annotation ou d'un dossier est soumise à une chaîne de validation. Le site utilise deux interfaces : une interface d'édition partagée par tous les membres de l'équipe, sur laquelle les éditeurs débattent des contenus avant de les mettre en ligne sur l'interface de consultation à laquelle nous avons accès. Cette écriture savante peut difficilement être comparée à de l'écriture collaborative puisque le lecteur est tenu à l'écart de toute production de contenu, elle témoigne néanmoins d'un idéal de grande conversation scientifique.
Chaîne de validation du contenu
Que ce soit des annotations ou des dossiers transversaux – qui recoupent donc plusieurs thématiques et sujets, l’éditeur-annotateur, comme il est nommé dans le projet, va soumettre son contenu à un relecteur désigné, issu du comité de lecture de l’ENCCRE (ce ne sont encore une fois que des universitaires participants au projet, tout comme dans le comité scientifique). Ce dernier va soit renvoyer l’annotation à l’éditeur-annotateur avec des demandes de correction, soit valider le contenu qui va alors être transféré à l’équipe de coordination de l’édition, qui vont alors le publier sur l'interface de consultation. Ce processus permet la légitimation du contenu publié par l'équipe éditoriale de l'ENCCRE.
Pluridisciplinarité et internationalité
Historique du projet
Plusieurs travaux d’étudiants (que ce soit des projets de fin de cursus ou des thèses) sont à l’origine du projet. Nous pouvons ainsi noter trois étudiants notables, qui viennent de milieux diversifiés. Nous avons donc un élève-ingénieur de l’École Centrale de Lyon, une élève en Master Technologies numériques appliquées à l'histoire de l'École des Chartes, et enfin un étudiant de l’INSA Lyon spécialité informatique. Ce projet est entouré par d’autres projets d’édition numérique, ce qui a donné lieu à de nombreuses collaboration, avec les chercheurs du projet BOUVARD par exemple. Parler de ces élèves permet de mettre l'accent sur la diversité des acteurs réunis dans l’ENCCRE. Nous avons un collectif de chercheurs et d’universitaires spécialisés en informatique, en littérature ou encore en histoire, pour ne citer que quelques matières. Ces acteurs viennent de toutes les nationalités, réunis sur un critère : leur expertise de l’Encyclopédie.
Correspondance avec l’esprit de création de l’Encyclopédie
Il semble important de souligner cette multiplicité. Cette façon pluridisciplinaire et internationale de travailler correspond bien à la vision du savoir de Diderot, à la pratique du savoir au siècle des Lumières et à l’esprit de création de l’Encyclopédie. Et pour aborder cet esprit, il me semble important de conclure sur le système de renvois, ou l’hypertextualité de l’Encyclopédie.
Le système de renvois ou l’hypertextualité
Comment ils sont gérés dans le projet ENCCRE
Les hyperliens sont inscrits à même l’article, et ouvrent une petite fenêtre, qui n’est pas intrusive et qui ne coupe pas la lecture. Mais la lecture des hyperliens se fait surtout à un niveau, afin que le lecteur ne perde pas son article. Vous pouvez donc ouvrir l’article renvoyé sur la partie droite de votre page, et changer d’articles assez facilement. Vu que le système de renvois dans l’Encyclopédie correspond à un tissu de connaissances, c’est un procédé assez fastidieux à mettre en forme. L’ENCCRE a décidé de privilégier l’article initial auquel le lecteur s’intéresse, plutôt que de le laisser suivre un cheminement de renvois en renvois, qui peut lui faire perdre le fil de sa lecture initiale. Les renvois ont fait l’objet d’une campagne collaborative afin de vérifier qu’ils étaient bien ciblés, ce qui a permis à des bénévoles externes à l’ENCCRE de s’investir dans le projet.
Leur signification dans L’Encyclopédie
Les renvois dans l’Encyclopédie ont une signification particulière. Ils visent à créer une carte de connaissance, une projection mentale chez le lecteur pour qu’il comprenne comment l’œuvre s’articule dans ses thématiques, afin qu’il puisse se repérer dans la structure de l’Encyclopédie. Diderot projette dans son œuvre une vision d’un savoir global et pluridisciplinaire, où chaque domaine est intrinsèquement lié aux autres. Plutôt que de prôner une hiérarchie des savoirs, ou du moins une idéologie de la spécialisation, l’Encyclopédie véhicule une pensée du savoir horizontal, que nous pourrions comparer à la permaculture, agriculture dans laquelle tout est co-dépendant et où chaque spécimen se développe grâce à un autre.
Ce qui a été pensé et qui aurait pu naître
De nombreux articles ont été écrits sur les possibilités du numérique pour l’Encyclopédie et ce bien avant la naissance de l’ENCCRE. Pour ne citer qu’une source d’information parmi tant d’autres, nous avons accès sur OpenEdition à «L'Encyclopédie en ses nouveaux atours électroniques: vices et vertus du virtuel», où de nombreux articles parus en 2002 sont regroupés. Ainsi dans « Internet, rationalité encyclopédique et rationalité télématique», Paolo Quintili reprend la métaphore du rhizome de Deleuze pour caractériser la vision du savoir de Diderot, et dans « Le système de renvois dans l’Encyclopédie : Une cartographie des structures de connaissances au XVIIIe siècle » Gilles Blanchard et Mark Olsen insistent sur l’importance de ces renvois dans la compréhension de l’Encyclopédie en tant qu’œuvre témoin de la pensée des Lumières en général, et de celle de Diderot en particulier. Ils s’essayeront à une cartographie des renvois, ce qui donne un rendu particulièrement obscur, mais qui aurait pu faire l’objet d’un traitement intéressant au sein de l’ENCCRE.
Références
Site officiel du projet ENCCRE, Édition Numérique Collaborative et CRitique de l'Encyclopédie (1751 - 1772). URL : http://enccre.academie-sciences.fr/encyclopedie/
Site officiel de la Bibliothèque Mazarine. URL : http://www.bibliotheque-mazarine.fr/fr/
Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie [En ligne], 31-32 | Avril 2002, mis en ligne le 13 juin 2006, consulté le 13 décembre 2017. URL : http://journals.openedition.org/rde/2
Paolo Quintili, « Laraisonlointaine. Internet, rationalité encyclopédique et rationalité télématique », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie [En ligne], 31-32 | Avril 2002, document 4, mis en ligne le 13 juin 2006, consulté le 13 décembre 2017. URL : http://journals.openedition.org/rde/22
Gilles Blanchard et Mark Olsen, « Le système de renvois dans l’Encyclopédie : Une cartographie des structures de connaissances au XVIIIe siècle », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie [En ligne], 31-32 | Avril 2002, mis en ligne le 03 octobre 2015, consulté le 13 décembre 2017. URL : http://journals.openedition.org/rde/122